Conseil psychologique et conjugal - en couple et en individuel, pour adultes et adolescents - Oradour sur Vayres, Limoges, st Junien, Périgueux Une aide en communication holistique basée sur la psychologie intégrative, humaniste, transpersonnelle et comportementale
Comprendre - Améliorer - Guérir sa relation à soi,
sa relation à l’autre, sa relation avec les autres

S'aime et... encore mieux

Contrairement aux idées reçues, savoir aimer n'est pas inné. Il ne suffit pas de se sentir attiré ni même d'éprouver des sentiments pour être capable d'aimer dans les règles de l'art.
Aimer est davantage un savoir-être qu'un savoir-faire. Cela requiert des talent mais pas des talents au sens où on l'entend habituellement. 
Il est surtout question de se familiariser avec certaines valeurs. 
En ce sens, aimer est un art. Un art à la portée de tous, du moins à la portée de ceux qui ont conscience de leurs insuffisances. Le premier pas réside dans l'humilité et se conjugue au désir de se parfaire pour évoluer. 
Aimer implique d'accepter de se remettre en question au même titre qu'être aimé régénère et apporte l'energie propice à la métamorphose. 
 Il est impossible d'aimer et d'être aimé sans rien changer. De même que l'on ne peut pas accueilir l'amour et s'attendre à rester identique à ce que l'on était. 
Ainsi,  pour s'améliorer dans l'art d'aimer qui consiste à aimer de mieux en mieux plutôt que de plus en plus, il est à envisager un travail alchimique propice à l'émergence de l’intelligence du cœur.

L'article ci-dessous est la suite de la première partie intitulée "S'Aime et" : https://www.mathilde-viguier.fr/la-voie-du-coeur/aime-et

Séduire c’est tricher

    Une histoire d’amour débute assez souvent par un jeu de séduction avec des règles plus ou moins précises qui donnent une sorte de cadre et permet de savoir si l’on a une opportunité ou pas d’avancer plus avant dans le dévoilement de ses intentions. Ce jeu se joue sur un mode implicite où il est mal vu de se dévoiler trop hâtivement. Jeu duquel il paraît important de se deviner sans trop se raconter pour laisser le charme opérer.

On peut dire que c’est bien commode et que cela arrange à peu près tout le monde car la séduction censentie permet de maintenir une espèce d’ambivalence et de jouer un rôle en se sentant absolument légitime de le faire.  En vue d’optimiser ses chances de plaire et  de mettre tous les atouts possibles de son côté,  plus personne ne semble s’offusquer de la manœuvre qui se met en place. Le plus important c’est d’avoir l’air. Avec une valeur basée sur le paraître (paraître en opposition à par être) il n’est à ce stade nullement question d’amour dont les valeurs reposent sur la vérité, l’authenticité, et la sincérité. Certes beaucoup d'efforts peuvent être déployés en vue de convaincre que l’on est le parti idéal et beaucoup de bienveillance peut être offerte pour montrer que l’on est une chouette personne  mais cela est fait dans un but de conquête plutôt que d’altruisme. On est encore loin de l’amour à proprement parler. 


 

Avoir le courage d'être comme l'on est

    Le fait de souhaiter irrésistiblement plaire à quelqu'un nous donne un enthousiasme considérable pour faire ressortir ce qu’il y a de meilleur en nous. Faire cet effort d'aller puiser en soi ce qu'il y  a de meilleur est nettement plus intéressant que de se donner des airs de ce que l'on est pas. Mais il ne faudrait pas croire que c’est la personne sur qui l’on a jeté notre dévolu qui, comme par magie, nous rend meilleur. Si dans les débuts nous nous bonifions à son contact, c'est surtout parce que nous ne voulons pas risquer de la décevoir. Alors nous montrons le meilleur de ce qu'il nous est possible d'être et de faire. Tant que nos blessures d'âmes ne sont pas pansées nous cherchons surtout à créer un lien sécure pour écarter toutes déceptions éventuelles. 

Un désir entêtant, parfois obsessionnel, en somme une sensation forte part d’un espace vide en soi et demande à être comblé par un autre que soi pour se remplir de ce que l'on ne sait pas encore être. Comme le concept de l’amour vrai n’est pas encore assimilé alors nous préférons croire à la rencontre de notre double ou de notre âme sœur (ou âme jumelle). Ce faisant nous niaisons l'amour en lui enlevant ses caractéristiques les plus nobles. Nous sommes des apprenants, il n'y a pas à en rougir. Restons humbles et acceptons de reconaître ce qui est. C'est seulement ainsi que nous pourrons évoluer et ce faisant nous approprier les belles valeurs de l'amour conscient. 

"Tant que vous ne connaîtrez pas l’amour comme état de conscience, vous serez dans l’obscurité et vous ne comprendrez pas grand-chose à la vie." Omraam Mikhaël Aïvanhov

La fin'amor

    Lorsque l’on rencontre une personne merveilleuse et que l’on souhaite la connaître et peut-être l’aimer alors il n’y a rien d’autre à faire que de s'ouvrir sans tricher. Se révéler à l’autre tel que l’on est est le premier plus beau cadeau que l’on a à offrir. Cela est possible uniquement si l’on ne laisse pas l'ego mener la danse.

Au moyen-âge, l’amour courtois  (appelé aussi fin’amor)  désignait l’amour qui mène à la joie pure par des valeurs de bravoure, de raffinement et de dévouement. Si cet amour reste un idéal inatteignable et quelque peu chevaleresque et même romanesque, il incarne cependant des valeurs de respect et de saine soumission : Dans cette dynamique l'homme ne  domine pas, il pose le masque de son égo contrôlant pour offrir son cœur pur à sa belle qui lui inspire raffinement et loyauté. 

L’humain n’est pas encore arrivé à un stade de son évolution où il est capable d’incarner quotidiennement des valeurs vertueuses. Cependant, il nous appartient de faire de notre mieux pour tendre vers cet absolu de perfection dans le savoir-aimer. En attendant d'y parvenir, dans notre état provisoire d'imperfection plus ou moins prononcée, nous aimons plus ou moins maladroitement  et ce faisant nous nous faisons du mal, à nous-même d’abord puis à ceux que nous aimons.


Quand l’égo s'emmêle avec l'amour

Bien que l’intention d’aimer soit délibérée et généralement sincère, cette intention positive ne suffit pas à mettre de la beauté durable dans la relation. Nous sommes des êtres blessés et apeurés ayant expérimentés l’amour avec des parents possiblement bien intentionnés mais néanmoins imparfaits. Aussi, ces blessures narcissiques nous ont placés enfants, dans un contexte d’insécurité psychologique et même physique pour certains d'entre nous. Notre ego s’est alors missionné de construire une personnalité contrôlante, un faux-moi de suradaptation qui permet de se sentir conforme au reste du monde et qui semble tellement réel que nous avons totalement fusionné avec ce faux self au point d’en oublier que nous ne sommes pas cette personnalité contrôlante et illusoire. 

Ce qu’il faut comprendre de cela, c’est que lorsque deux personnes se rencontrent et se plaisent, elles se complètent essentiellement et implicitement au niveau de ce qu’elles croient être. En somme, elles se complètent dans leurs névroses et dans leurs fragilités egotiques. 

Dans l'espoir que la relation fonctionne, chacun va s'appliquer à aimer l’autre en reproduisant ce qu’il a appris et compris de l’amour dans ses premières années de vie et autant dire que cette façon d’aimer dictée par l’égo recherche principalement  à être sécurisée plutôt qu’à lâcher-prise.

"Tout ce qui nous irrite chez l'autre peut nous aider à mieux nous comprendre." Carl Gustav Jung, pionnier de la psychologie des profondeurs

 

Apprendre à aimer 

    Alors, quel chemin emprunter  pour se rendre au pays où l’amour est roi en sa demeure? 

Si j’étais stoïcienne, je vous répondrais : “fais de ton mieux pour devenir plus vertueux”. Si j’étais jungienne je vous dirais : “entame un processus d’individuation”. Si j’étais bouddhiste, je vous dirais : “suis la voie du milieu et sors de tes illusions”. Si j’étais platonicienne je vous  suggérerais de rechercher le vrai, le beau et le bien en toutes circonstances. Si j’étais adepte M. Rosemberg, je vous encouragerais  à vous  relier à ce qui se passe véritablement en vous pour vivre des relations plus intimes et plus profondes à travers une communication authentique. Si j’étais inspirée par Rumi, je vous dirais plutôt de mettre votre coeur à l’épreuve pour le renforcer. Si j’étais Epicurienne, je vous suggérerais : “vis autant que possible une vie saine menant au bonheur et développe une profondeur d’âme. Si j’étais alchimiste, je vous dirais de transformer votre plomb intérieur en or pour découvrir votre pierre philosophale. Si j’étais aristotélicienne, je vous dirais de vous tourner en vous-même pour y trouver la  connaissance et la sagesse. Si j’étais socratique, je vous dirais : “apprends à te connaître pour connaître la Vérité ultime.” Et si je prenais  Amma comme référence je vous dirais “fais de l’amour ta seule religion”. Si je marchais dans les pas spirituels de Ste Thérèse de Lisieux, je vous dirais :"cesse de nier ta petitesse, et entraînes-toi à supporter les défauts des autres."

Tous ces penseurs m'inspirent vous l'aurez compris. Toutefois, à l'instar de Krishnamurti, je pense que la liberté ultime consiste à s'offrir le droit de douter, de remettre en question tout ce que je sais. Mais comme il faut bien commencer par quelque chose quelque part alors, j'ai pris pour habitude de glaner toutes connaissances pouvant apaiser mon âme et nourrir mon esprit. Ainsi j'offre à mon cœur la possibilité de s'ouvrir à la sagesse éternelle de l'amour et de la vie dont les lois universelles sont les garantes. 

"Le véritable amour est un état de conscience auquel parvient celui qui a longtemps marché sur le chemin du perfectionnement intérieur." Omraam Mikhaël Aïvanhov 

 

L’amour, un savoir vivre qui rend heureux

    Connaître le sens de la vie, connaître la sagesse, se connaître soi-même et plus généralement connaître l’âme humaine procure un gain de liberté non pour obtenir plus de chances de trouver plein de partenaires et d’en changer autant qu’on le désire mais pour savoir bien vivre en solo comme à deux. 

En tant qu’art de vivre, l’amour s’apprend comme n’importe quel autre art. Il s’exerce et s’applique dans l’action, il n’est pas un simple sentiment passif. L’on fera de son mieux pour rester digne dans l’amour au lieu de tomber dedans.

L’art d’aimer est aussi l’art de se transformer soi-même. Plus l’on aspire à aimer sincèrement et plus l’amour vient à nous en prenant parfois des formes inattendues. Plus nous aimons, et plus nous réalisons que nous avons des parts d’ombres à transmuter en lumière. C’est le chemin initiatique de la vie au cours duquel  nous rencontrons des imprévus afin que, par la force des choses nous soyons bousculés dans nos habitudes et croyances. Nous sommes persuadés de faire preuve de bon sens dans notre manière de fonctionner mais si l'on peut se mentir à soi-même, il est en revanche impossible de duper la vie qui est en charge de nous réveiller afin qu'un jour, nous cessions de nous identifier à ce qui est artificiel. Ce qui est artificiel est la cause véritable de la souffrance. Ce qui est authentique nous élève et nous embellit. 


La noblesse du coeur donne des ailes 

Le jeu de la vie n'est autre que le jeu de l'Amour qui consiste à s'extraire du monde illusoire de l'ego pour se laisser pénétrer par les valeurs du coeur qui elles-mêmes sont les attributs de l'âme lorsque celle-ci n'est nullement dénaturée par la peur si communément humaine. Apprendre à aimer fait intrinsèquement partie de la quête d’individuation qui a pour but de faire émerger  notre êtreté unique, ce que nous sommes par essence, ce qui nous revient de droit divin et que nous avons le devoir de manifester. 

Le processus d’individuation qui consiste plus précisément à défusionner, à se distinguer,  à s’autonomiser du collectif pour devenir un être total  pleinement capable d'être fidèle à qui il est en tant que modèle unique et authentique, permet de sentir en soi un sentiment de liberté naturel. Voilà ce qui donne à l'être humain la sensation d’avoir des ailes dans le dos. Cela est rendu possible parce qu’il s’est départi de son moi factice. Ainsi, il devient tellement plus vivant qu’il ne l’a jamais été. Et cette nouvelle façon d’être à la vie fait de lui un être de sagesse qui aime et qui sait aimer sans faux-semblants, sans artifices, sans distorsions, sans illusions. 

Nous pouvons tous commencer à sortir de l’emprise de l’ego en travaillant à l’identification de nos masques psychologiques. Cette démarche est un acte d’amour de soi véridique qui mène au bonheur d’aimer car l’amour vrai, c’est sentir la joie naître en nous au spectacle du bonheur d’un autre. 

“On ne trouve le bonheur qu’à faire ce qu’on aime avec les tendances profondes de son âme.” Marcel Proust

Approfondissez votre lecture avec l'article : "L'amour véritable dans le couple" https://www.mathilde-viguier.fr/mes-articles/lamour-veritable-dans-le-couple

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