Conseil psychologique et conjugal - en couple et en individuel, pour adultes et adolescents - Oradour sur Vayres, Limoges, st Junien, Périgueux Une aide en communication holistique basée sur la psychologie intégrative, humaniste, transpersonnelle et comportementale
Comprendre - Améliorer - Guérir sa relation à soi,
sa relation à l’autre, sa relation avec les autres

La culpabilité savoir s'en protéger

Nous n’avons pas besoin de quelqu’un pour nous sentir coupables car nous avons tous un juge à l’intérieur de nous qui ne nous fait aucun cadeau. Pour tenter de faire taire cette petite voix pas commode, chacun va faire comme il peut : déni, refoulement, victimisation, accusations des autres, critiques, mauvaise foi, sabotage, justifications… 

Pourtant, ces postures qui nous soulagent pour un temps et que nous adoptons en réaction à la culpabilité ressentie (qu'elle vienne de l'intérieur ou de l'extérieur) ne sont pas des plus indiquées car elles nuisent autant à nos relations qu'à nous-même. Pour être en paix nous avons besoin de faire taire cette petite voix qui nous juge avec sévérité. De plus, lorsqu'une personne  appuie sur notre propre sentiment de culpabilité avec une remarque c’est généralement l’hécatombe émotionnelle.

Moi, jamais coupable!

    La culpabilité est une peur psychologique qui se déclenche dès que nous avons l’impression de ne pas être assez bien ou d’avoir mal agi. Comme nous avons tendance à croire que nous devrions être conformes aux attentes des autres, il nous arrive de ressentir avec plus ou moins de force ce sentiment qui s’active lorsque nous avons l’impression de décevoir, d'être insuffisant ou de ne pas en faire assez. 

Quand un reproche tombe, la culpabilité que nous arrivions à peu prêt à refouler se réveille et nous nous mettons à douter de nous et de notre valeur. Il y a des gens qui sont très forts pour faire culpabiliser les autres sans en avoir l'air. Ils cachent leurs intentions culpabilisantes  sous le masque du "gentil". Ils ne vous veulent que du bien et pourtant ils ont l'art de vous faire la morale et de vous infantiliser. 

Cependant, nous ne sommes pas tous aussi facilement culpabilisables. En fait, cela dépend de notre estime de soi qui elle-même dépend de notre capacité à accepter nos zones d’ombres. Plus nous sommes à même de nous aimer dans l'acceptation de nos imperfections, de nous encourager plutôt que de nous juger et moins nous nous laissons influencer par le regard des autres qui de toute façon manquent souvent d'indulgence.


L'ego n'aime pas l'introspection

Il y a des personnes qui ne se culpabilisent pas ou qui semblent ne pas être déstabilisées par les remarques désobligeantes qui leur sont faites. Il y a deux explications principales à cela. La première c’est que la personne craint tellement d’être blessée que ses mécanismes de protection sont hyper bien rodés. Son égo a pris l’habitude de lui faire adopter des attitudes réflexes, une sorte de masque psychologique qui indique quelque chose comme :“je ne me remets jamais en question alors ce n’est même pas la peine de venir te frotter à moi, tu vas perdre”.  En fait, elle s’est intimement convaincue qu’elle est “parfaite” et que ce sont les autres et le monde extérieur qui clochent.

La peur d'être médiocre s'est transformée en terreur. Ainsi donc, une personne qui manque à ce point de lucidité va tenter de faire culpabiliser l'autre à défaut d'être en capacité de réfléchir sur elle-même. Moins elle se remet en question, plus elle se persuade qu'elle est nickel. Elle se ment à elle-même de la même façon que la personne qui se culpabilise exagérément se ment lorsqu'elle se persuade de son indignité. 

L'absence persistante du sentiment de culpabilité fait croire à la personne qu'elle a le contrôle mais il n'en est rien puisqu'elle s'est enfermée dans une rigidité psychique handicapante. Cela peut la mener jusqu’à l’auto destruction mais en général avant cela elle fait beaucoup souffrir les autres en les dénigrant et/ou en les humiliant. 

Il me semble cependant utile de préciser qu'il nous arrive à tous  d'être plus ou moins de mauvaise foi et sans le vouloir de faire culpabiliser autrui tant la peur d'être rejeté ou méprisé est grande à certains moments.


 

Je suis comme je suis

    A l’inverse, il existe aussi des personnes qui ont une estime de soi correcte et une connaissance d’elle-même objective et réaliste. Ces personnes connaissent leurs faiblesses, elles ne se racontent pas d’histoire sur leurs défauts et acceptent d’être ce qu’elles sont, c’est à dire des personnes qui sont incapables de tout réussir tout le temps, des personnes qui parfois n’arrivent pas à être à la hauteur du monde dans lequel nous vivons parce que ce monde est complexe et parce qu’elles savent que les échecs et les épreuves ne les définissent pas. Elles ne s’imposent pas de tout réussir. Elles se contentent d'aborder les défis en faisant de leur mieux. Elles se disent que le plus important ce n’est pas de réussir mais de faire des expériences pour apprendre et mieux comprendre la vie. 

Elles s’aiment suffisamment pour se dire qu'elles n’ont rien à prouver à personne, que si les autres ne les comprennent pas toujours ou s'étonnent de leurs choix ce n’est pas grave du moment qu’elles sont en accord avec leurs principes et leurs vérités personnelles. Aussi lorsqu’elles reçoivent des remarques acerbes ou peu constructives, elles prennent le recul nécessaire car elles estiment à juste titre que personne n’a le droit de leur dicter leur conduite. 

En revanche, elles n’hésitent pas à se remettre en question estimant que les situations éprouvantes sont des opportunités d'évolution et donc un cadeau qu'elles se font. Elles aiment d’ailleurs beaucoup le faire car l’amour qu’elles se portent est un puissant moteur qui donne l'énergie positive, la force de se  regarder sans se mentir dans le miroir de la vie.


La culpabilité est proportionnelle au désamour de soi

    Pourquoi certaines personnes arrivent-elles à ne pas se vexer? Comment font-elles pour ne pas souffrir lorsqu’elles sont injustement critiquées ou incomprises? La réponse la voici : c’est le détachement. Le détachement est ce qui permet de ne pas s’identifier à la pensée d’autrui ni de fusionner avec les émotions des autres.  Le détachement, c’est le fait de ne pas entrer en confusion avec la vérité de l’autre qui n'est qu'une vérité relative. C’est mettre une distance psychique et morale entre l’autre et soi y compris lorsque les sentiments sont profonds. 

Il est vrai que nous ne sommes pas tous égaux car certaines personnes ont des blessures psychologiques trop impactantes pour être en mesure de mettre cette fameuse distance. Elles auront l'impression que l'autre détient la vérité, qu'il(elle) est en position de leader et cela même au sein du couple.  Lorsque l’on n'arrive pas à éviter de ressentir de la honte ou de la culpabilité, il n’est surtout pas question de s’en vouloir. Ce serait retomber dans le cercle destructeur de la culpabilité et de l’auto sabotage. L’émotion de culpabilité ressentie nous indique que nous nous sentons diminués et nous fait croire que l'agression verbale est justifiée. 

Cette culpabilité qui cherche à nous illusionner sur notre valeur personnelle vient nous dire que l’on a des blessures à cicatriser et qu'en tout premier lieu l’on a besoin de reconnaître que ça fait mal et que l’on manque d’amour là où ça fait mal. Je ne vais pas développer ici tout le processus de guérison (en séance il est possible d’approfondir, d’identifier les causes profondes de la culpabilité pour aller vers un lâcher-prise  libérateur). Je souhaite plutôt ici vous donner quelques clés pour ne pas tomber illico presto dans les pièges des tentatives de culpabilisation qui sont activés lorsque l’on a en face de soi une personne culpabilisante.


 

Je suis imparfait, et après?

    Lorsque quelqu’un nous exprime une contradiction, une réclamation ou un jugement, le premier réflexe consiste en général à se justifier. C'est une réaction quasi automatique car l'être humain se sent fortement incommodé à l'idée de décevoir. Non pas qu'il veuille à tout prix faire le bien mais surtout parce qu'il craint pour lui-même.  Nous pouvons nous sentir en danger de mort à l'idée d'être abandonnés, écartés, trahis ou trompés. L'instinct de survie sans crier gare nous impulse de la peur ou de la colère pour nous inciter à faire quelque chose. Mais gare à vous car la peur tout comme la colère qui sont les grandes copines de la culpabilité sont très mauvaises conseillères.

Prenons un exemple très simple :

“-A : Je pensais que tu aurais fait la vaisselle! - B: Quoi, tu exagères franchement, c’est toujours moi qui fait les corvées, j’en ai marre à la fin de tes remarques! (culpabilité/colère/agression) 

-Ou alors B de répondre : Je voulais faire la vaisselle mais comme Nathalie m’a encore appelée je n’ai pas eu le temps et puis en plus elle va vraiment très mal alors je ne pouvais quand même pas la laisser comme ça …(culpabilité/peur/justifications)

Dans l’exemple choisi il suffirait simplement que B réponde : “Non je n’ai pas fait la vaisselle. Cela m'arrangerait que tu la fasses aujourd'hui” ou bien : "Non, pas encore, je la ferai finalement avec la vaisselle du dîner". Dans la phrase “Je pensais que tu aurais fait la vaisselle!”, il n’y a pas nécessairement de volonté d’être culpabilisant. C'est  surtout le ton employé qui donne l'indication. Il se peut que la personne s'interroge sans arrière pensée.  

Il suffit néanmoins que la remarque renvoie à une blessure d'enfance pour être intimement convaincu que l'on se comporte avec négligence à l'instar du temps où l'on était un enfant et qu'il nous était impossible de satisfaire en permanence les exigences des grandes personnes.


L’amour ne se mérite pas en atteignant la perfection 

    Pour se trouver ainsi exposé à la culpabilité, il faut avoir consenti dans sa "tendre" enfance à se croire indigne d’amour. C'est peut-être ce qu'il s'est produit pour vous lorsque  votre entourage  ne parvenait pas à vous accepter tel que vous étiez  et plus encore si votre développement était en deçà de ce qui était attendu par ce qui était considéré par la norme du moment.

Imaginons un enfant qui n’arrivant pas à maîtriser son chagrin se sentirait médiocre de ne pas réussir à se conformer au désir de son parent : “C’est rien enfin, arrête donc de pleurer. Quel trouillard tu fais!”.  L’enfant pourrait se mettre à croire que son besoin de pleurer est une anormalité et en déduirait que son émotivité est un aspect de lui qu'il vaut mieux faire disparaître.  Il pourrait aller jusqu'à croire qu'il est honteux d'avoir du chagrin au lieu de se dire qu'il a le droit d'être différent de ce que les autres veulent qu'il soit. Il pourrait se sentir coupable de ne pas systématiquement réussir à lutter contre son besoin naturel de faire sortir le trop plein d'émotions. Toute sa vie durant, il ressentira un sentiment d'indignité chaque fois qu’il percevra que les larmes lui montent aux yeux.  Le pire sera qu'une fois adulte, soit il ne ressentira  plus l'envie de pleurer soit lorsqu’il se laissera aller au chagrin il se trouvera idiot. Aussi, lorsqu’il verra sa petite amie pleurer, il s’en agacera au lieu de lui ouvrir son cœur ou ses bras pour la réconforter chaleureusement. Il aura peut-être même tendance à la faire culpabiliser considérant qu'elle e se laisse aller au larmoiement s'étant lui-même coupé de sa sensibilité pour plaire à cet adulte qui avait lui-même enfant été privé de sa sensibilité par un autre adulte. Ainsi le mécanisme se répềte de générations en générations jusqu'à ce qu'un individu prenne consciemment la décision et la liberté d'être bon et bienveillant avec lui-même. 


L’amour ici maintenant

    La culpabilité cesse lorsque nous décidons de nous donner le droit d’être comme nous sommes. En revanche, tant que nous rejetons un aspect de nous que nous n'aimons pas alors nous continuons à nous sentir inacceptables. Nous nourrissons la croyance que les autres ne peuvent pas davantage nous aimer tels que nous-sommes tout en nourrissant intérieurement le désir ardent d’être aimés par eux mieux que nous-même nous nous aimons. 

Cela ne marche pas, vous vous en êtes rendus compte. Car tant que nous nous rejetons ne serait-ce qu’en partie alors nous laissons la porte ouverte aux accusations, reproches et procès en tout genre.  C'est justement sur cet aspect de soi celui qui a plus que tout le reste besoin d'être reconnu et que l'on voudrait supprimer que les personnes culpabilisantes vont venir appuyer.  

Pour que la culpabilité et la culpabilisation cessent, c'est à nous de faire le chemin vers soi dans l'acceptation la plus totale de  qui nous-sommes. C’est à nous de montrer aux autres que nous sommes dignes de l’amour qu’ils  ont à offrir et que pour le recevoir, nul besoin d’être parfait. Cela commence ici tout de suite. 


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La culpabilité, cet obstacle qui empêche d'être soi https://www.mathilde-viguier.fr/mes-articles/la-culpabilite-cet-obstacle-qui-empeche-detre-soi

- La culpabilisation, une arme redoutable https://www.mathilde-viguier.fr/mes-articles/la-culpabilisation-une-arme-redoutable

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