Conseil psychologique et conjugal - en couple et en individuel, pour adultes et adolescents - Oradour sur Vayres, Limoges, st Junien, Périgueux Une aide en communication holistique basée sur la psychologie intégrative, humaniste, transpersonnelle et comportementale
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Les émotions sont-elles une boussole interne?

Est-ce réellement une bonne idée que de se fier à nos émotions comme à une boussole ? Pouvons-nous les considérer comme une sorte de guide et dans quelle mesure ce guide est-il fiable? 
Est-ce nous qui dirigeons nos émotions où sommes-nous dirigés par elles?
L’émotion est-elle toujours bonne conseillère? Rien n’est moins sûr. 
Il y a les émotions dites positives et les émotions dites négatives. Connaissez-vous la différence entre les deux ? Quels sont leurs rôles? A quoi servent-elles exactement? 
Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre le plus simplement possible.

Une émotion à quoi ça sert? 

    Nous pouvons affirmer que les émotions fonctionnent comme un système d’alarme. Elles ont donc indéniablement un rôle d'alerteur dont le but premier est d’indiquer à notre conscience qu’un besoin ou un désir n’est pas comblé, qu’il y a une insatisfaction. Nous cherchons bien souvent à fuir nos  émotions car elles nous dérangent et pourtant elles ne font que chercher à nous maintenir en équilibre. Elles ne nous veulent que du bien soyez-en certains! Elles sont indispensables à notre bien-être et de ce fait, nous avons tout intérêt à les écouter plutôt que de les nier ou de les refouler. 

Mais plus facile à dire qu’à faire, je vous l’accorde car le réflexe que l’on a tendance à avoir, c’est justement de faire comme si elles n’existaient pas. L’être humain est très doué pour faire comme s’il n’était pas dérangé par ses émotions pour la simple et mauvaise raison que l’émotion nous invite à un questionnement. Elle nous demande de réfléchir en vue de mettre en place quelque chose ou de stopper quelque chose autrement dit elle nous invite au changement.

Ainsi, en nous poussant à réfléchir plutôt qu’à réagir sans raison gardée, l’émotion  nous invite à être de plus en plus conscients. Elle nous incite à regarder ce qu’il se passe plutôt qu’à fonctionner comme des automates fuyants une réalité changeante.


 

Retrouver la raison

    Tout cela, c’est bien joli mais je vous entends déjà vous dire qu’en général, lorsque l’on est sous le joug d’une émotion, nous ne sommes pas franchement des plus aptes à réfléchir calmement. Il est vrai que ce n’est certainement pas lorsque nous sommes bouleversés, angoissés ou énervés que nous prenons les meilleures décisions de notre vie ni même de notre journée. Nous savons tous que les bonnes décisions se prennent dans un état de sérénité et de clarté d’esprit. 

Pourtant et cela d’autant plus lorsque l’émotion est intense, l’émotion prend l'allure de passion interne nous poussant à l’action rapide voir compulsive car nous accordons bien plus d’intérêt à la passion qu’à la raison. C’est en l'occurrence ce qu’il se passe lorsque l’on tombe amoureux mais pas seulement puisque toutes les émotions sont des passions.  Nous savons que de l’action non réfléchie il n’en résulte que très rarement de bonnes conséquences. 

Pourtant, les émotions  ne se trompent jamais. Elles ne mentent pas. Alors si ce n’est pas elles qui se trompent, qui se trompe?  Et bien la réponse c’est notre petit moi, notre mental inférieur (en somme notre égo) qui se contente du premier degré de lecture. 

Les émotions passionnelles surgissent d’un jugement irrationnel c’est-à-dire d’un manque de recul ou de compréhension, de conscience, de discernement. ou de lucidité. En somme, les émotions se déclenchent pour nous rappeler à l’ordre venant nous informer que nous pensons à l’envers. Et ça, ça ne fait pas rêver. 

Lorsque nous sommes en colère, nous traduisons ce sentiment par “oh, je me suis encore fait avoir, cette fois ça ne va pas se passer comme ça, je vais lui dire ses quatre vérités”. Or, la colère ne cherche pas à nous délivrer ce message. Elle cherche plutôt à nous dire quelque chose comme : “Oh, je ressens de la colère, c’est que je n’ai pas su poser les bonnes limites. Je vais devoir trouver un moyen de m’exprimer avec davantage d’affirmation et tâcher de comprendre pourquoi je me retrouve encore face à une personne qui ne m’écoute pas comme je le voudrais”.

Pour saisir le second message qui lui est le véritable message, celui qui nous appelle à retrouver la raison, qui nous invite à nous corriger, voir à nous améliorer, il faut prendre un peu de temps. Ce temps nous permet de sortir de nos attitudes réflexes plutôt que de sur-réagir.

Entendre l’émotion n’est pas suffisant. Il faut arriver à comprendre le message qu’elle détient sans se laisser abuser par l’égo qui fait de grands raccourcis. 

 

Changer de chemin 

    Nos émotions sont donc bel et bien une boussole. Mais comme il en est pour toute boussole, si l’on ne possède pas le mode d’emploi, si l’on en fait mauvais usage, alors elle ne nous aide pas à nous situer. Au contraire, elle nous fait tourner en bourrique! Pour être tout à fait juste, je devrais dire que nous nous laissons déboussoler par notre ego car en vérité la boussole ne se trompe jamais. 

Notre ego est en quelque sorte un fauteur de trouble car il est conditionné à nous faire prendre toujours le même chemin. Si un jour j’ai vécu la mésaventure de tomber d’une échelle alors mon égo va tout faire pour me dissuader de grimper sur une échelle et ce jusqu’au dernier jour de ma vie. Pour ce faire, il me fera croire à des sornettes en me soufflant l’idée qu’il ne faut plus jamais prendre le risque de grimper sur une échelle. Cette suggestion me protège d’une certaine manière mais elle ne me permet pas de trouver d’autres solutions. Ces autres solutions qui seraient par exemple d’acquérir de l'habileté ne pourront m’être insufflées que par la voix de la raison (mon moi supérieure, ma conscience) mais certainement pas par la voix de mon égo. 

Si je prends l’habitude d’écouter davantage mon égo plutôt que mon moi supérieur (parce que cela me parait plus simple de fuir le danger plutôt que d’acquérir une nouvelle compétence) alors à un moment donné mon moi supérieur va m’envoyer une alerte, autrement dit une émotion dans l’espoir que je décide de changer mes habitudes de fuite. Cette émotion inconfortable à ressentir pourra être de l’agacement ou encore de la honte causée par le fait de ne pas oser monter sur une échelle. Elle vient me titiller afin de me pousser à sortir de mes schémas limitants. 


 

Prendre de la hauteur plutôt que réagir

    Ce qui est important, c’est de comprendre qu’en proie aux émotions nous avons tendance à nous laisser emporter par nos impressions initiales. Ce n’est que plus tard que nous pouvons réaliser que notre évaluation a été faussée par le mental inférieur (dont l’ego est le serviteur). Nous donnons raison à nos conditionnements mentaux jusqu’à ce que nous prenions de la hauteur grâce à notre conscience supérieure. 

Ce n’est certainement pas au moment où nous sommes submergés émotionnellement que nous avons une chance d'entendre un sage conseil. Il va falloir faire le calme en soi sans quoi, nos décisions ne seront pas des plus matures. Il s’en trouve une lutte intérieure à mener contre le désir ardent de réagir de façon irréfléchie. De plus, en règle générale pour faire disparaître l'émotion nous allons chercher à entrer en lutte avec le monde extérieur, ne serait-ce que par la pensée. 

Idéalement, il serait préférable de se rappeler que l’émotion n’est qu’une alerte et qu’elle ne nous demande en aucune façon de réagir immédiatement. Elle nous intime surtout de réfléchir différemment d'accoutumé. 


"Une envie forte est une émotion négative qui prend le volant et nous conduit à faire tout ce qui satisfait cette envie sans tenir compte de nos valeurs." Extrait du Petit livre du stoïcisme de Jonas Salzgeber 

Émotion négative ou positive? Gare aux apparences!

    Il est coutumier de diviser les émotions en deux camps. D’un côté, il y a celles qui sont inconfortables et de l’autre celles dans lesquelles l’on aime se sentir. Cette division a du sens car elle permet de répondre à une certaine logique qui repose sur la notion de bon/mauvais. Ainsi, nous pouvons immédiatement sentir que l’émotion vient nous confirmer ou infirmer si nous sommes en accord avec nous-même et avec le monde extérieur. 

Je ressens de la gratitude (apaisement, enthousiasme, émerveillement,etc) alors je ne change rien, je savoure cet état passager. je peux observer le bénéfice que je retire à éprouver cette émotion et je m’en nourris. 

Je ressens de la frustration (crainte, découragement, impatience,etc) alors je prends conscience que quelque chose me dérange parce que je ne suis pas alignée avec mes les besoins de mon coprs et ceux de mon âme. Mes valeurs sont négligées, la souffrance plus ou moins fortement ressentie me permet de mesurer à quel point je me suis perdu. Je vais devoir faire des réajustements. 

L’on comprend facilement la notion d’émotions négatives et positives. Cependant cette classification pourrait nous induire en erreur dans le sens où ce n’est pas parce que les émotions négatives sont ressenties comme désagréables qu’elles sont mauvaises. Bien au contraire puisque tel que nous l'avons vu ce sont des messages  à décoder perceptible par le corps. En fait, elles sont indéniablement négatives uniquement lorsqu’elles sont incomprises, ignorées, niées ou refoulées. Elles risquent alors de s’imprimer dans le corps pouvant aller jusqu'à générer des symptômes physiologiques et psychologiques. 


 

Traiter nos émotions avec considération

    S’il y a un incendie dans ma maison, je vais éprouver de la panique, de la révolte ou bien me sentir désabusée. Peut-être même tout cela à la fois. Je peux éteindre mon émotion en la refoulant mais l’incendie sera toujours en train de ravager ma maison. Cela parait évident mais c’est ce que l’on fait la plupart du temps parce que culturellement nous sommes moralement éduqués à faire comme si il n’y a ni incendie ni raz de marée à l’intérieur de nous pour ne surtout pas déranger les autres.

Aussi, lorsque nous ne sommes plus en mesure de nier nos émotions parce qu’elles se sont accumulées alors nous basculons en mode compulsif/réactif. Et c’est là que nous faisons du grand n’importe quoi par exemple en hurlant sur la voiture d’à côté qui de toute façon ne nous entend même pas ou  en disant un truc moche que l’on ne pense pas davantage. 


 

"Lorsque l’on vit des émotions c’est parce qu’il y a eu des attentes sans ententes" - Lise Bourbeau, La puissance de l'acceptation.

Calmer l’incendie au-dedans de soi

    Dans l’exemple de l'incendie, dans un vent de panique, la réaction spontanée pourrait être de me jeter dans le vide du haut de l’étage ou bien d’essayer d'ouvrir la porte sans réfléchir au fait que le feu pourrait s’engouffrer dans la pièce. Ce n’est pas parce qu’il y a une extrême urgence à prendre une décision que la nécessité de réfléchir est totalement exclue. Aussi furtive soit-elle, la réflexion est préconisée. J’ai volontairement opté de prendre un exemple où la réflexion est particulièrement compliquée parce que d'une part le temps manque et aussi parce que le pic émotionnel est très très élevé dans ce genre de situation. Quelques secondes de réflexion peuvent pourtant faire une grande différence allant jusqu'à éventuellement sauver la vie  en décidant d'appeler les pompiers et dans la mesure du possible en posant un linge humide sur le visage.

Plus le danger est imminent et plus l’émotion ressentie va s'apparenter à la peur (inhibition/passivité) ou à la colère (désinhibition/action).Entre ces deux extrêmes, toute une palette de nuances existe avec moults tonalités. Également, plus les émotions sont vécues avec force et plus nous sommes assujettis à nos pulsions. Mais disons, qu’en règle générale, nous avons la possibilité de nous connecter à notre intelligence supérieure qui elle est la meilleure boussole qui soit car notre âme connaît le chemin le plus court menant au bonheur… Et ce chemin sera toujours le plus profitable et plus vertueux que tout autre.  


 

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